Hypnose et Propagande – Comment fonctionne la manipulation mentale ?

Le 30 novembre 2020, le ministre belge de la santé a reconnu que la fermeture des commerces n'avait pas été décidée sur la base de recommandations scientifiques ou médicales, mais qu'elle avait pour but de créer un "électrochoc psychologique". En France comme en Belgique, l'hypothèse psychologique semble la plus plausible pour comprendre ce qu'il nous arrive. Le citoyen curieux devrait trouver dans cet article matière à réfléchir sur ces nouvelles politiques qui ont vocation à influencer la psychologie plutôt que le réel, et cela au moyen de chocs plutôt que par la pédagogie ou le dialogue.



Saint-François d’Assise en extase, détail, Ludovico Cardi (1559-1613)



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Beaucoup de gens ont du mal à se représenter concrètement ce que « manipulation mentale » peut bien signifier. Ils considèrent que c’est quelque chose qui ne les concerne pas, que seuls les faibles d’esprit et les personnes facilement influençable pourraient en être victimes. D’autres s’imaginent que ça n’existe tout simplement pas.

Tout d’abord, la manipulation mentale existe, ce sont des techniques que tout le monde peut apprendre. Moi-même en tant qu’hypnotiseur je l’ai enseigné à plus de six cent personnes de tous âges et de tout horizon professionnel. Tout le monde peut comprendre rapidement comment ça fonctionne et la pratiquer autour de soi.

Manipuler n’est pas nécessairement une mauvaise chose. Pour le médecin anesthésiste qui manipule l’esprit de son patient afin d’atténuer sa perception de la douleur, manipuler signifie soigner. Pour le professeur, manipuler c’est transmettre. Pour l’artiste qui pratique la magie ou l’hypnose dans un spectacle, manipuler c’est émerveiller.

En revanche, lorsque c’est un gouvernement qui cherche à manipuler et qu’il utilise à cette fin des techniques d’hypnose, cela porte un nom : la « Propagande ». La propagande est une forme d’agression psychologique qui terrorise l’esprit pour mieux le violer.

Dynamique de l’esprit

La différence entre la propagande et la communication, c’est que la communication a vocation à refléter le réel tandis que la propagande cherche à en altérer la perception. La particularité de la manipulation mentale, c’est que l’on ne cherche pas à altérer le réel au moyen de faits trompeurs, en usant de mensonges, on cherche à altérer le processus de perception du réel.

Si je dis à quelqu’un « vos pieds sont collés au sol » cette personne n’aura pas les pieds collés au sol. Maintenant si je dis exactement la même chose après avoir préalablement placé l’individu sous hypnose, les pieds seront collés. L’information est la même, mais c’est l’esprit qui le perçoit différemment. L’hypnose a modifié le processus de perception.

Tout le monde peut être hypnotisé, mais beaucoup de gens pensent que s’ils résistent, alors ça ne fonctionnera pas. Beaucoup de gens pensent également que l’hypnose s’estompe au bout de quelques heures si il n’y a pas un hypnotiseur pour les maintenir endormis.

Cela est partiellement vrai. 
Il est vrai que si un hypnotiseur cherche à vous hypnotiser et que vous refusez il ne pourra rien faire. Il est également vrai que s’il déclare « vos pieds sont collés au sol » et puis s’en va, vous parviendrez à reprendre le contrôle au bout de quelques minutes maximum.

Mais ce n’est pas l’hypnotiseur qui hypnotise. C’est un mouvement qui s’initie dans l’esprit lorsqu’il reçoit une succession de messages. C’est le rythme, la structure et les successions des messages, indépendamment de leur contenu, qui provoquent chez le sujet l’altération de ses processus cognitifs. Tout le monde peut résister pendant une heure à un hypnotiseur. Mais personne ne peut le faire indéfiniment. Lorsque l’hypnose s’étale pendant des mois et semble ne jamais devoir finir, la question se pose différemment.

Stratégie hypnotique

On construit toujours un message hypnotique avec un but précis : la communication devient stratégique. La première chose qu’un hypnotiseur vérifie, c’est l’obéissance de son sujet. Comment cela ? Tout simplement en donnant une instruction et en s’assurant qu’elle est suivie. Par exemple, il m’arrive de demander des choses banales comme « faites un pas en avant, tournez-vous vers moi, reculez ». La position du sujet dans l’espace m’est tout à fait indifférente, son implication dans l’exécution des consignes en revanche, est fondamentale. Beaucoup de gens pensent que dans un spectacle d’hypnose, les sujets sur scène obéissent parce qu’ils sont hypnotisés. En vérité, c’est d’abord parce que l’on obéit qu’ensuite on est hypnotisé. C’est toujours la première étape d’une séance d’hypnose : obéir. La raison en est simple : en obéissant, je me transforme afin de devenir tel que l’autre me représente. Je deviens plus malléable et sensible aux images qu’il projette sur moi. En anglais cela se nomme « pacing-leading ». Celui qui obéit consciemment adopte une disposition d’esprit qui tend à provoquer le même phénomène à un niveau inconscient. J’obéis, donc mon inconscient obéit.

Une fois que cette première étape est entérinée, il faut ensuite diriger l’attention. Peu importe où est dirigée cette attention, ce qui compte c’est le processus qu’elle provoque. L’hypnotiseur va indifféremment dire « regardez un pendule » ou « concentrez-vous sur votre respiration ». Le but est de réduire le champ de conscience à quelques éléments en promenant l’attention du sujet successivement à l’un puis à l’autre de ces éléments.

Progressivement, la voix de l’hypnotiseur se superpose aux pensées du sujet. Mais être obéis et contrôler le contenu de la pensée ne suffisent pas à la manipuler. La « magie » intervient au cours de la troisième étape, celle de la neutralisation des cadres habituels de référence.

Il y a une infinité de façons de procéder, parce dans la vie de tous les jours, chaque fois que nous changeons nos habitudes c’est que nous avons d’une manière ou d’une autre, neutralisé nos schémas de fonctionnement habituel. Il est cependant possible de distinguer la dynamique mentale à l’œuvre : la dissociation.

La fonction de l’esprit est de donner du sens. Si un même message recèle deux sens contradictoires, l’esprit, pour l’appréhender, est obligé de se scinder. C’est ce que nous faisons pour réfléchir : est-ce que ceci est bon ou mauvais ? L’esprit se coupe en deux afin de faire dialoguer les arguments du pour et du contre. Finalement, une synthèse personnelle est réalisée, qui permet de réassocier le mental.

Maintenant, s’il s’agit de communication contradictoire, confuse, paradoxale, ou sous forme de double-contrainte, le dialogue est impossible puisque ces formes de communication ont précisément vocation à bloquer la pensée rationnelle.

Toute communication contradictoire, confuse, paradoxale ou sous forme de double-contrainte va donc susciter une dissociation du sujet à condition que ce dernier soit suffisamment impliqué dans le processus de communication. Ce principe a donné naissance à un courant de la thérapie, dit « ordalique », qui prescrit le symptôme afin de le faire disparaître. Le psychiatre Erickson relate ainsi une séance où, pour guérir des patients énurétique, il leur avait prescrit d’uriner chaque soir dans leur lit.

Communication contradictoire et surcharge cognitive

Revenons à la situation en France. Pendant longtemps j’ai constaté comme tout le monde, qu’il y avait des erreurs, des cafouillages dans la communication autour de cette crise. Que parfois, de mauvaises décisions avaient été prises. Avec le recul relatif du temps, il me semble cependant distinguer des éléments récurrents. La communication contradictoire est de ceux- là. Toute cette crise a commencé par deux redoutables contradictions :

Comment l’échec total et absolu de l’Etat a-t-il pu provoquer un accroissement de son pouvoir ?

S’il y a des adultes dans ce pays, pourquoi sommes-nous tous privés de sortie ?

À propos de la première contradiction, j’aimerais évoquer une technique connexe d’altération du réel, qui s’appelle la surcharge cognitive. On demande au sujet non pas de se focaliser sur un nombre restreint d’éléments, mais au contraire sur un grand nombre, cela afin de l’amener progressivement à un point de rupture. Rappelons-nous le début de la crise. Il était reproché à l’Etat d’avoir failli dans la gestion des frontières puisqu’il avait refusé d’instaurer une quarantaine, ou ne serais-ce que de tester les voyageurs en provenance du foyer de l’épidémie. Il était reproché à l’Etat de ne pas avoir entendu l’appel des infirmiers, des pharmaciens et des médecins qui manifestaient pourtant depuis un an pour alerter sur la détérioration de leurs conditions de travail. Il était reproché à l’Etat d’empêcher des jeunes de se former à la médecine en restreignant artificiellement le nombre de place disponible dans les universités, ce qui, apparemment, était la cause de difficultés d’embauche du personnel. Il était reproché à l’Etat de ne pas avoir de stock de masques, de gants, de gel, de blouse, de respirateurs, de médicaments, de lits, de tests. Il était reproché à l’Etat d’avoir maintenu le premier tour des élections en cachant les risques de contamination et en sachant également que le second tour serait reporté. Sans parler du confinement lui-même, tous les gens sains de ce pays ont reprochés au gouvernement de les avoir enfermé sous prétexte qu’ils étaient peut-être des pestiférés.

L’esprit explose.

Parce qu’il y a trop de choses, l’individu ne peut plus réagir à rien.

Sur la deuxième contradiction, il convient de rappeler que toutes ces mesures sont prises au nom de la responsabilité individuelle. On nous demande d’être responsable et dans le même temps tout est fait pour infantiliser les individus, depuis les attestations ridicules que l’on remplit soi-même et qui ne prouvent rien d’autre que notre capacité à écrire notre nom sur une feuille, jusqu’aux livres bâchés dans les supermarchés. Récemment, le Premier Ministre de la

République française a qualifié le virus de « monsieur invisible qui nous fait des tracas »Est- ce que ces gens sont conscients qu’il y a des adultes dans le pays ?

Si le virus est dangereux, où sont les morts ? Moi regardé six saisons de The Walking Dead, je sais à quoi ça ressemble une pandémie ! ; et ça ne ressemble pas à ça. Plus sérieusement, je connais personnellement beaucoup plus de personnes qui souffrent des mesures plutôt que du covid lui-même.

Si c’est une crise sanitaire, pourquoi est-ce qu’il y a des policiers partout ? Il y a là contradiction entre ce que l’on entends : « il faut protéger les plus vulnérables » et ce que l’on voit : des gendarmes équipés de fusils d’assaut qui fouillent et contrôlent des collégiens de douze ans le jour de la rentrée scolaire2. Si le confinement est efficace, pourquoi la première vague ? Si le masque est efficace, pourquoi le second confinement ? Si le masque est inutile, pourquoi est-il obligatoire ? Si le gouvernement réfléchit mûrement à ces décisions, pourquoi nous prévenir au dernier moment ? Si la santé est la priorité dans ce pays, comment en sommes-nous arrivés là ?

Obéissance, focalisation

Certains se demandent : mais pourquoi est-il si important de porter le masque même en plein air, ou au-dessus du nez ? Si c’est les postillons qu’on cherche à éviter, nul besoin de respirer son haleine toute la journée pour ça. Quand le gouvernement débusque les baigneurs ou les randonneurs solitaires, parfois à l’aide de drones de surveillance, l’objectif est-il de lutter contre la propagation du virus ou d’être obéis ?

À propos de la deuxième étape, promener l’attention du sujet, force est de constater que le champ d’’intérêt des médias s’est considérablement restreint cette dernière année : le covid, l’élection, le covid, les attentas, Trump, l’écologie, Biden, la covid, la Turquie, le couvre-feu. C’est bien peu pour stimuler l’esprit ! C’est pour ça qu’on parle d’endormissement dans l’hypnose, ce n’est pas le sujet qui dort, c’est son esprit. C’est une autre manière de dire que ses cadres de référence habituels ont été neutralisés.

Imaginons que vous viviez dans un État où le gouvernement userait de tous les artifices pour vous forcer à obéir, pour restreindre le champ de votre attention, pour susciter dissociation et détruire vos anciens cadres de pensée, croiriez-vous pour autant tout ce qui vous est dit ?

Non. C’est un phénomène qui a été décrit par Hannah Arendt mieux que je ne saurais le faire moi-même : « Quand tout le monde vous ment en permanence, le résultat n’est pas que vous croyez ces mensonges mais que plus personne ne croit plus rien. »

Du point de vue de l’hypnose, comment cela se traduit-il ? Tout ce que je vous ai expliqué jusqu’à présent peut être résumé par quelque chose que l’on nomme la microdynamique de la suggestion. Elle illustre le mouvement de l’esprit sous hypnose : 1/fixation de l’attention ; 2/ neutralisation des cadres conscients ; 3/ recherche inconsciente ; 4/ processus inconscients ; 5/ réponse hypnotique

Vous connaissez déjà les deux premiers. Le troisième, la recherche inconsciente, c’est ce qu’il se produit lorsqu’une initiative spontanée est empêchée. « Nous sommes en guerre » suscite une réaction de mobilisation générale, « Je reste chez moi je sauve des vies » l’inhibe. Donc, l’esprit conscient étant incapable de proposer une solution adéquate à ce problème, la question passe à un autre niveau de réflexion.

La recherche inconsciente active des processus, qui eux-même apportent une réponse hypnotique. Concrètement, quels types de réponses peuvent être apportés ?

Dans une séance d’hypnose, la communication est stratégique, c’est-à-dire que les messages n’ont pas vocation à transmettre une information, mais à susciter une variation de l’état d’esprit du sujet. Dans un contexte artistique, les réponses vont être qualifiés de phénomènes hypnotiques : hallucinations, amnésies, catalepsies. Dans un contexte thérapeutique, les réponses hypnotiques peuvent se traduire par l’évolution de l’identité du sujet, un nouveau rapport à soi : des phobies qui disparaissent, des dépressions qui s’en vont, des traumatismes qu’on évacue. Dans un contexte médical, les réponses peuvent également être au niveau du corps : récupération physique plus rapide après une opération, amplification de l’effet d’un anesthésiant, cicatrisation accélérée.

Violence

Tout cela est possible parce que le sujet est demandeur : comme c’est de lui que vient l’initiative d’être manipulé, son esprit est favorablement disposé à en tirer le meilleur. Maintenant, si la manipulation se fait dans la violence : si vous êtes menacé d’être mutilé, tabassé ou racketé dans le cas où vous refuseriez d’obéir, l’action de la propagande ne peut pas être favorablement acceptée par l’esprit. Chacun ressent une agression. Seulement, et c’est là le vice et l’utilité de la propagande : la manipulation mentale sert à cacher aux yeux des manipulés l’origine de la violence.

Est-ce de ma faute ? Puisque je suis puni, menacé et surveillé, c’est bien que je dois être coupable de quelque chose ? Une réaction hypnotique, ça peut être la dépression ou le suicide ; où l’on projette la violence perçue inconsciemment sur soi.

On peut aussi projeter la violence sur les autres. On peut le faire en se soumettant à l’autorité, ce que Milgram appelait la position agentique. On devient alors une incarnation de cette autorité : ce sont les gens qui dénoncent leurs voisins, ceux qui insultent les « rassuristes » et les « complotistes ». Les expériences de Milgram ont montré qu’environ huit personnes sur dix, prises au hasard dans la rue, étaient capable de torturer à mort n’importe qui par simple soumission3.

On peut également projeter cette violence sur ceux qui incarnent l’autorité : combien de chauffeurs de bus se sont-ils fait tabassé cet été, parfois à mort, pour avoir simplement demandé de porter le masque ?

L’esprit fonctionne par contrôle. Les fonctions intellectuelles supérieures contrôlent les instincts. Lorsque vous vous sentez agressé, choisir de vous soumettre à l’autorité ou de lutter contre (et de quelle manière) présuppose une certaine forme de contrôle intellectuel puisque vous êtes capable d’identifier la source réelle ou fantasmée de la violence. Les esprits les plus faibles, ceux qui sont le moins capable de contrôle, peuvent simplement renvoyer la violence qu’ils perçoivent dans sa forme la plus pure. On va alors parler de « déséquilibrés » et dire pudiquement « ce sont les actes de déséquilibrés » sans observer le contexte psychologique général. Nonobstant l’horreur et indépendamment des motivations qu’on attribue aux auteurs de ces atrocités, notons que trancher la gorge de quelqu’un ou lui arracher la tête est assez révélateur à un niveau symbolique de ce que l’individu victime de propagande perçoit : incapacité à s’exprimer, impossibilité de réfléchir. L’INRS ne s’y trompe pas, qui note sur son site : « Dans la situation de crise liée au COVID-19, travailler en contact avec le public expose les salariés à des risques accrus de violence et d’agression. »4

Enfin, la propagande étant une attaque permanente contre la réalité, le risque ultime pour l’esprit est celui que pointe le professeur Christian Godin dans son livre : La crise de la réalité5.

Le plus grand péril, c’est la destitution de la réalité elle-même : tout est relatif, rien n’existe que par l’esprit. C’est le type d’idéologie que dénonce George Orwell dans 1984. « Vous croyez que la réalité est objective, extérieure, qu’elle existe par elle-même. Vous croyez aussi que la nature de la réalité est évidente en elle-même. Quand vous vous illusionnez et croyez voir quelque chose, vous pensez que tout le monde voit la même chose que vous. Mais je vous dis, Winston, que la réalité n’est pas extérieure. La réalité existe dans l’esprit humain et nulle part ailleurs. »

Pour survivre, et pour ne pas tuer les autres, l’esprit peut élaborer des stratégies pour ne pas penser. C’est notamment sur ces stratégies que reposent les phénomènes d’amnésie que l’on peut observer dans un spectacle, lorsqu’un volontaire sur scène semble incapable de se souvenir de son propre prénom. En réalité il n’a pas oublié son prénom, il a appris à ne pas s’en souvenir. De même, on peut apprendre à ne pas penser à certains sujets parce qu’on a subi une forme de terreur psychologique. On pourra parler d’impuissance apprise. Les gens diront « ça ne m’intéresse pas, je ne suis pas compétent et je n’ai aucun pouvoir sur cette question, alors à quoi bon ? »

L’esprit n’est pas exclusivement mental ni cloîtré dans le cerveau. Le type de réflexion que la propagande cherche à conditionner en nous est celle des tripes. La réflexion par les tripes débouche sur le rectum. Le rectum est le muscle de la réflexion dogmatique, dont la seule fonction est de rejeter l’impur. À force d’infantilisation et de propagande, l’idéologue en arrive à percevoir le monde sous un rapport binaire inconscient : « caca » ; « pas caca ». Son expression de rejet de ce qu’il perçoit être de la merde, aussi motivée intellectuellement qu’elle puisse sembler être, repose exclusivement sur une sensation viscérale inconsciente.

Au stade ultime, il y a inversion de la pensée : on perçoit le réel en fonction de la vérité (telle qu’elle est révélée par la propagande) plutôt que de chercher la vérité en fonction de ses perceptions.

Heureusement, tout cela n’est pas inéluctable. Comme cette guerre se déroule dans notre esprit, la compréhension confère une forme de protection. De même, être capable d’identifier et « nommer » permet d’unifier : la manipulation ne fonctionne que parce que l’esprit est divisé, ce qui se produit naturellement face à la contradiction. Mais la contradiction cesse d’être une contradiction lorsqu’on peut la nommer « propagande » et autoriser à nouveau nos fonctions intellectuelles supérieures à s’emparer de la question.

Pendant des années l’hypnose n’a été qu’une curiosité intellectuelle pour beaucoup de gens. À l’ère du tout-communication, où la perception du réel passe de plus en plus à travers un écran, le citoyen épris de liberté peut-il encore ignorer les techniques de manipulation qui font planer une menace constante sur son libre-arbitre ? Paradoxalement, l’apprentissage de l’hypnose procède d’un mouvement inverse de sa pratique. Apprendre, transmettre, c’est élargir son champ de conscience. Dans un univers borné à un horizon répétitif, cultiver la curiosité, l’optimisme et l’amour de la vie demeurent probablement les meilleures façons de résister à une échelle individuelle, face à la propagande.



https://twitter.com/FrancoisBncx/status/1328803682251628545

https://www.liberation.fr/checknews/2020/09/07/des-gendarmes-equipes-de-fusils-d-assaut- ont-ils-controle-le-port-du-masque-dans-un-lycee-de-saone-e_1798782

https://www.youtube.com/watch?v=y4vL89T4epI

https://www.inrs.fr/risques/agressions-violences-externes/pandemie-agression-violence- salaries.html

https://www.lesmots-leschoses.fr/livre/9791026708933-la-crise-de-la-realite-formes-et- mecanismes-d-une-destitution-christian-godin/

https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_coronavirus-en-belgique-fermer-les-commerces-pour-obtenir-un-effet-choc?id=10642733



Commentaires

  1. Cette analyse est très intéressante ; Beaucoup pensent que le gouvernement est incompétent mais, si tout ce qu'on imagine être de l'incompétence est en fait tout à fait réfléchi....brrrrr !

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